La dernière fois que
Tsuyoshi Toda a vu son père, c'était en 1942, quand ce dernier partait
travailler en Mandchourie, d'où il a été déporté en Sibérie après la fin
de la guerre. Vingt-cinq ans plus tard, alors que sa mère sombre peu à
peu dans les errances de l'alzheimer tout en conservant l'espoir de
revoir un jour son mari, Tsuyoshi apprend que son père, porté disparu,
est vivant au Japon. Lorsque le père accepte de rencontrer son fils,
seul, il lui remet une lettre dans laquelle il explique les raisons de
sa disparition : ce qui s'est passé sur le bateau qui le ramenait au
Japon a brisé net le cours de sa vie.
J'ai commencé à lire cette série par hasard : auteure d'origine japonaise, "oh, la jolie couverture", peu de pages.
Et depuis, je suis accro de chez accro. Oh, pas dans la violente passion, ce n'est pas le genre de l'auteure. Son style est discret, poignant, délicat et terriblement humain. Ici, la petite histoire familiale débouche sur la grande histoire de l'après-guerre, du communisme, de la Sibérie. Apparemment (j'ai vérifié), cette partie de leur histoire était inconnue des Japonais. Ceux qui ont réchappé aux camps n'aimaient pas en parler. Je ne m'attendais pas à ce sujet, mais d'un autre côté, j'ai acheté le livre sans regarder le résumé, juste parce qu'il me le fallait. On peut d'ailleurs le lire sans connaître le reste de la série.
Ce n'est pas un grand livre d'histoire non plus (151 pages, petit format), simplement une redécouverte d'une histoire familiale suite à un abandon, l'histoire d'une personne que l'on croyait morte. Ces personnages ont-ils eu raison d'agir comme ils l'ont fait ? Etaient-ce des sots ou des grenades qui ont explosé suite à des années de répression ? A vous de voir.
En tout cas, j'ai fortement envie de lire tout ce qu'a écrit cette magnifique auteure.
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