2022-01-15

Je mange bien, ne t'en fais pas : quatre récits de coeur et de cuisine (review in French)

Joie, tristesse, amertume, soulagement... Nous ne ressentons pas les émotions, nous les goûtons. Nous les déposons sur la table autour de laquelle nous nous asseyons, et nous les partageons. Quatre écrivaines japonaises mettent en scène l'Europe – le Pays basque, la Bretagne, le Piémont italien, l'Alentejo au Portugal – et ses plats. Quatre variations autour de la nourriture où le minestrone, les galettes de blé noir ou le pão de ló deviennent des lieux de mémoire et de réconciliation. Dans ces nouvelles, les plats disent de nous ce que les mots ne peuvent pas dire. Les drames – mort d'une mère, d'un mari, disparition d'une sœur, jalousie amoureuse – se nouent et se dénouent autour d'un repas partagé. Car ce que l'on partage lorsque l'on mange ensemble, ce n'est pas de la nourriture mais de l'amour.
 

 
Il s'agit ici d'un recueil de quatre nouvelles que j'ai différemment appréciées, d'où la note mitigée.
 
La première nouvelle m'a beaucoup plu, une histoire débutant dans une famille et un lieu relativement étouffants - des gens qui n'ont jamais eu l'occasion d'aller voir comment ça se passait ailleurs que chez eux, sauf la petite dernière, qui saute sur la première occasion pour prendre la fuite et parcourir le monde librement.
 
La seconde était le récit d'une renaissance, comment surmonter les deuils et les peines pour s'ouvrir à nouveau à la vie et l'accueillir à bras ouverts. Pas forcément très original, mais j'ai aimé cette philosophie et c'était bien mené.
 
La troisième m'a laissée un peu perplexe, il faut dire qu'elle concerne des Bretons (et devinez d'où je viens ?!) Je me suis demandée un moment si la nouvelle ne se passait pas au début du XXe siècle ou alors après guerre, quelque chose comme ça, tellement les coutumes et les superstitions citées me semblaient être d'un autre temps, ainsi que l'utilisation de noms exclusivement français (mes propres filles ont des noms bretons, par exemple, ma soeur aussi, même si ce n'était pas le cas de ma mère, par exemple). J'avais entendu parler de certaines pratiques, mais surtout dans des récits folkloriques (coups de balai vs esprits). Bref, c'était bizarre et caricatural, un résumé de poncifs sur les Bretons et les paysans de la campagne en général qui m'ont empêchée d'apprécier le reste.
 
La dernière était tellement légère que je ne me rappelle pas trop de l'histoire, sauf que le narrateur était agaçant, de mon point de vue (il n'avait qu'à quitter son compagnon si tout ne se passait pas selon ses voeux, au lieu de geindre tout le temps), je me demandais à quoi servait la gamine dans l'histoire et la fin m'a laissée sur ma faim. 

Je n'ai pas rédigé de chronique en anglais puisqu'il s'agit d'une parution chez un éditeur français et que je ne pense pas qu'elle sera traduite. En clair : il y a à prendre et à laisser dans ce recueil, mais j'ai lu avec plaisir et intérêt les deux premières nouvelles.


1 comment:

  1. It would be interesting to read the different experiences and points of view of the Japanese visitors to Europe. I may have to look for the book.

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