Arthur RIMBAUD : Une saison en enfer, Illuminations (poetry) - chronique en français/review in English

Ce recueil contient : Poésie - Une saison en enfer - Illuminations - Oeuvres diverses.

Collégien trop précoce ; adolescent trop pervers ; poète trop différent ; mystique trop incroyant ou incroyant trop mystique ; aventurier trop cupide. Tout est démesuré chez Rimbaud : rien n'y est indifférent. Le lecteur ne peut que s'y plonger tout entier. Son oeuvre est courte : elle peut, elle doit être lue d'un trait.

J'ai mis longtemps avant d'écrire cette chronique parce que je ne savais pas trop quoi dire...

Evidemment, j'ai étudié Rimbaud à l'école, à peu près à la même époque que Verlaine, et j'ai gardé ce livre malgré tous mes déménagements bien qu'il tombe en morceaux. J'aime bien l'idée de Rimbaud, ses excès, son anti-conformisme, sa soif de plus, de trop. J'adore sa façon d'inventer des mots qui lui conviennent et de faire sonner ses poèmes, sa prose poétique. Je relis souvent ce poème, Sensation, qui est un de mes préférés parce qu'il me parle :

 

"Par les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentiers,

Picoté par les blés, fouler l'herbe menue :

Rêveur, j 'en sentirai la fraîcheur à mes pieds.

Je laisserai le vent baigner ma tête nue.

 

Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :

Mais l'amour infini me montera dans l'âme,

Et j'irai loin, bien loin, comme un bohémien,

Par la Nature, - heureux comme avec une femme."

 

J'ai eu mon bac de français avec Le dormeur du val, je relis aussi souvent Ma bohême. Parce qu'il y a des poèmes, comme ça, qui marquent. Je sais, je sais, mes préférés ne sont pas ceux du tourmenté Rimbaud, du futur vendeur d'armes, mais bon, j'ai eu une vie beaucoup plus calme et le sombre ne m'attire pas toujours. J'ai aimé ses poésies du début, Une saison en enfer, j'ai eu un peu de mal à comprendre Illuminations - le livre les classe chronologiquement. Mais bizarrement, même si je n'ai pas tout saisi (hermétique comme Mallarmé ?), j'aimais la sonorité de ses phrases, de ses mots, les images qui naissaient de ma lecture. C'est pour ça que je garderai ce vieux livre qui tombe en morceaux précieusement sur mon étagère.

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It took me a long time to write this review because I didn't know much what to say...

 

Of course, I studied Rimbaud in school, about the same time as Verlaine, and I kept this book as I moved to different places, even if it's falling to pieces. I love the idea of Rimbaud, his excesses, his non-conformism, his thirst for more, for too much. I love the way he invented words to suit his purpose and how his poems, his poetic prose, sounded. I often re-read this poem, Sensation, which is one of my favourites - I can relate (I found the translation here) :

 

"Through the blue summer days, I shall travel all the ways,

Pricked by the ears of maize, trampling the dew:

A dreamer, I will gaze, as underfoot the coolness plays.

I’ll let the evening breeze drench my head anew.

I shall say – not a thing: I shall think – not a thing:

But an infinite love will swell in my soul,

And far off I shall go, a bohemian,

Through Nature – as happy, as if I had a girl."

 

I had my French degree with The sleeper in the valley, I often re-read My Bohemia. Because there are poems, just like that, who leave an imprint on you. I know, I know, my favourite are not those of the tormented Rimbaud, of the future gun seller, but hey, my life was a lot quieter than his and darkness doesn't attract me all the time. I love the poems he wrote first, A season in hell, I had some trouble understanding Illuminations - my edition offers the poems in chronological order. But strangely enough, even if I didn't understand everything (he can be as abstruse as Mallarmé ?), I love the sound of his verse, his sentences, his words, the images that came up when I was reading. This is why I will keep that old book that's falling to pieces, like a treasure, on my shelves.