2020-08-21

Marine GABRIEL : La vérité du bout des lèvres

Autant de témoignages choquants… Marine en reçoit tous les jours. Après avoir elle-même expérimenté des violences obstétricales et gynécologiques, elle découvre à travers son compte Instagram dédié que ces pratiques sont malheureusement beaucoup plus courantes qu’on ne peut le penser, en France, au XXIe siècle. Dans cet ouvrage nécessaire, elle dénonce ces pratiques pour éveiller les consciences, sensibiliser le corps médical et soutenir les victimes ; ce ne sont pas des cas isolés et cette situation grave est intolérable. Libérer la parole sur les VOG, un sujet si peu abordé et traité, c’est redonner du pouvoir aux femmes qui se sentent violées et impuissantes. Ces faits particulièrement graves, aux conséquences physiques et psychologiques désastreuses (dépression, mutilations, incontinence à vie, etc.) doivent être mis en lumière pour que les générations futures n’aient jamais plus à endurer cette sombre réalité.

 
 
Il y a quelques mois, je suis tombée sur une vidéo de Marine Gabriel sur Youtube et ce qu'elle racontait m'a non seulement sidérée, mais m'a rappelé des souvenirs désagréables - pour le moins. Cette jeune femme, cette jeune maman, raconte les mauvais traitements physiques et psychologiques qu'elle a subis aux mains du personnel médical qui était sensé prendre soin d'elle et de son bébé. Ma mâchoire est tombée par terre en l'écoutant, je me suis dit qu'après toutes ces années, ce type de violences existait encore.
 
Ca m'a rappelé un livre de Gisèle Halimini où une femme racontait avoir subi une IVG : le médecin avait déclaré lui faire volontairement mal lors du curetage pour lui passer l'envie de recommencer ! Ca se passait à la fin des années 60. Même genre de choses ici, mais plus récentes : des jugements hâtifs, des préjugés, aucune écoute, être traitée comme une chose, se faire parler comme si on n'était pas là, se faire agresser verbalement, voir son corps trituré, manipulé, heurté sans aucun avertissement ni aucune explication. 
 
J'ai moi-même été une jeune maman, j'ai deux filles, j'ai fait des fausses couches et si le gynécologue qui me suivait était adorable, si la sage-femme qui m'a aidé à accoucher de ma première fille était formidable, je me souviens d'autres gynécologues, d'anesthésistes, de laborantins, d'autres sages-femmes, d'échographistes, qui se sont permis des réflexions déplacées, m'ont ignorée, m'ont fait mal, m'ont fait pleurer - tout ça à un moment où on est vulnérable, où on a besoin d'être rassurée, où on a besoin de réconfort, d'informations et où il est difficile de se défendre. On réagit après coup, mais sur le moment, on n'en revient simplement pas.
 
Ecouter cette jeune femme, entendre parler du compte Instagram qu'elle a créé, lire les témoignages de tant d'autres femmes (elle parle dans le livre de violences faites aux hommes également, mais sans citer un témoignage ou exemple, peut-être les hommes ont-ils plus de mal à parler de ça ?) ne pouvait me laisser sans réaction. D'autant que récemment, j'ai conduit ma fille aînée chez une doctoresse pour qu'on lui prescrive la pilule - je suis très contente d'avoir accompagné ma fille pour pouvoir discuter avec elle de l'entretien que nous avons eu : l'attitude de cette femme nous a sidérées, on l'a trouvée agressive, comme si elle avait vécu une situation désagréable et déversait sa rancoeur sur nous. Inutile de dire que nous ne mettrons plus les pieds chez elle. 
 
Mais en plus des témoignages poignants et frustrants que l'on peut trouver dans ce livre, Marine Gabriel donne des informations pour se prémunir, se défendre, partage l'avis de professionnel.le.s de la santé (il.elle.s ne sont pas tous comme ça, heureusement), mais parle également des recours juridiques possibles. Parce que ce genre de situation est absolument insupportable et ne doit pas se reproduire, parce qu'on ne doit pas laisser faire !
 
J'ai donc acheté ce livre pour ma bibliothèque afin de partager les informations avec un maximum de lectrices - il est déjà réservé, c'est pourquoi je l'ai lu en premier dans ma PAL. Ce sujet est tabou, intime, on n'ose pas en parler, tout comme celui des fausses couches, mais c'est un sujet qu'il est nécessaire de porter au grand jour tout comme celui des violences policières (là aussi, des gens qui sont sensés nous protéger mais qui blessent).
 
Merci de regarder la vidéo ci-dessous et/ou de partager l'information autour de vous - elle concerne bien plus de femmes qu'on l'imagine :

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