2020-03-05

WATAYA Risa : Pauvre chose - review in French

Il paraît qu'en Occident, on ne refuse pas d'aider une amie qui a des ennuis. Alors, lorsque son copain décide d'héberger sous son toit Akiyo, qui n'a ni maison ni travail, la pauvre, Julie se dit que, ah, si c'est comme ça qu'on fait en Occident, alors, oui, elle va faire un effort. Bon, évidemment, Akiyo n'est pas seulement à la rue et sans travail, c'est aussi l'ex de son copain. Mais l'amour, c'est la confiance, hein, et puis, la pauvre...
C'est ainsi que tous les deux, ils vont lui en faire avaler des montagnes, à Julie. Jusqu'au jour où, non... il y a un câble qui va finir par péter.



J'ai d'abord été attirée par le titre, puis le "petit bijou de comédie sentimentale" par rapport à ce que je connais jusqu'ici de la littérature japonaise m'a intriguée et ça avait l'air facile et rapide à lire. Bref, emprunté à la bibliothèque !
Le style de l'auteure est très moderne, elle doit faire partie de ce qu'une de mes collègue appelle "le roman japonais moderne" avec un petit reniflement de mépris. Ca ne me gêne pas, tant que livre est bon.
Et pour une comédie sentimentale, c'en est une, mais un poil plus profonde que je ne m'y attendais : c'est également une histoire sur la jalousie, la différence des cultures, comment on peut se changer pour correspondre à ce que "l'autre" attend de nous et savoir ce qui importe le plus, au fond : l'amour que l'on porte à l'autre ou le respect de soi-même ?
Aucun des trois protagonistes ici n'agit naturellement : Julie arrête de fumer, supprime son accent et son parler originaux ; Ryûdai joue à l'homme fort alors qu'il n'en a pas vraiment les épaules ; Akiyo module sa voix, n'est pas vraiment une pauvre chose mais a trouvé le bon moyen pour mettre le grappin sur Ryûdai !
Une lecture facile et rapide, certes, mais une très bonne surprise.
 
PS : J'ai lu ensuite un autre livre de cette auteure, Appel du pied, qui m'a profondément ennuyée... Il va falloir que j'en essaie un troisième pour me faire un avis.

Extrait :
"Mes parents, ces vicieux. Eux, c'est Kiyoshi et Yoshie, ils n'iraient jamais regarder un film étranger sous-titré, il leur faut du doublé en japonais, mais pour le prénom de leurs enfants, il a fallu qu'ils jouent les originaux, ce qui me vaut de rougir dès que j'entends mon nom [Julie]. Ma soeur aînée, c'est Meari, et encore, on peut dire qu'elle a eu de la chance." 

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