2020-10-24

EL MAKKI, Laura : Les soeurs Brontë - la force d'exister

Les soeurs Brontë sont un mystère. Isolées du monde, filles d’un pasteur de village, elles ont révolutionné l’histoire littéraire en publiant, sous pseudonymes masculins, des romans brûlants d’amour et de vie comme Jane Eyre et Les Hauts de Hurlevent. 

Haworth, 1836. Dans les landes du Yorkshire, Charlotte (20 ans), Emily (18 ans) et Anne (16 ans) écrivent à la lumière de la bougie. Comment ces jeunes femmes de condition modeste, sans relations ni entregent, vont-elles devenir des auteurs qui comptent ? Quel rôle tient leur frère Branwell, artiste raté, dans cette fratrie à la fois soudée et rongée par les non-dits ? Partie sur les traces des soeurs Brontë, Laura El Makki nous plonge dans leur intimité, leurs alliances, leurs déchirements, et nous raconte le destin de trois femmes aux prises avec l’adversité, qui ont su trouver en elles la force d’exister.


A la date où j'écris cette critique, le livre n'est pas paru en anglais, aussi je ne traduirai pas cet article. Ceci dit, les anglophones n'ont rien perdu, je lui ai décerné deux étoiles uniquement parce que je reconnais la culture Brontëesque de l'auteure.

J'avais entendu dire que cette biographie ne faisait pas la part belle à Charlotte, mais je ne m'attendais pas à ça ! Branwell n'est pas mieux traité. L'une est taxée de méchanceté, de malveillance même, l'autre est traité avec un mépris total. Chacun.e a le droit à son opinion, mais pour une biographie, ça m'en bouche un coin comme aurait dit ma grand-mère.

Ce qui me gêne là-dedans, c'est que l'auteure juge les Brontës comme si elle avait vécu là avec eux, dans leur intimité, avait tout connu d'eux. Elle leur accorde ses pensées, les fait parler ou agir avec des "peut-être" et des "probablement", quelque chose qui ne me plaît aucunement dans une biographie. Elle se permet de juger de sentiments, de circonstances de la vie qu'elle ne doit pas avoir expérimenté elle-même étant donné la façon dont elle en parle. Les réactions des Brontës ne sont pas forcément formidables, mais elles sont humaines.

Donc, Charlotte est une affreuse méchante. Elle fouille la chambre de sa soeur, ignore et méprise sa cadette, commet quasiment des ignominies, tout pour son ambition et sa vanité personnelle. Tout ce qu'elle fait ou presque est mal, sauf quand elle se démène pour faire publier ses oeuvres et celles de ses soeurs. Là, curieusement, le succès est l'oeuvre de toutes ! Le talent de chacune des soeurs est incontestable, mais c'est Charlotte qui s'est remonté les manches et n'a pas cessé de tout faire pour publier leurs manuscrits. Elle finit par épouser un homme qu'elle n'aime pas, en contradiction avec tout ce qu'elle a professé. Non mais de quoi je me mêle ?! Si Charlotte a voulu l'épouser, elle avait ses raisons qui ne regardent qu'elle !

Quand Charlotte rencontre Harriet Martineau, l'auteure parle d'elle comme d'une "essayiste en vogue", rien de plus ! Je ne connais pas parfaitement Martineau, mais ce que j'ai lu sur elle laisse paraître une personnalité hors du commun, qui mérite plus que "en vogue". Elizabeth Gaskell est survolée, on a l'impression qu'elle rencontre Charlotte uniquement parce qu'elle pense écrire sa biographie un jour. 

Branwell est orgueilleux, vain, indifférent à ses soeurs et se laisse dépérir sans aucune considération pour sa famille. Peut-être que ce n'était pas un personnage reluisant, mais il était plus que ça pour sa famille et, une fois encore, Laura El Makki n'était pas là pour en juger. Quand Branwell met le feu à son lit, Emily et Anne vont éteindre le feu et le sortir de là, "Charlotte n'a pas bougé". Non mais quel monstre ! (Et Patrick, Tabby et Martha n'ont pas bougé non plus, mais pas un mot là-dessus). Et surtout quelle écervelée, parce que quand le feu se déclare chez toi, évidemment que tu l'ignores ! N'importe quoi.

Et la proximité de Charlotte et Anne, qu'en sait-elle ? Là encore, elle accorde à Anne ses sentiments et se permet de dire ce qu'Anne ressentait. Mais on n'en sait rien ! Il reste des lettres, des témoignages, on peut supposer, mais pas affirmer. Anne était "réservée", donc autant en paroles que dans ses lettres, peu subsiste, pas de quoi en déduire des horreurs. L'état de santé de Charlotte (sa mauvaise vue, les migraines qui en découlent et ses maux de dents aussi, peut-être) est à peine mentionné. Quand Charlotte lègue sa fortune à son mari, c'est "inexplicable" selon l'auteure. Ah oui ? Encore une fois, l'auteure n'était pas là et de toute manière, ce n'est pas à elle d'en juger !

Et quand je lis ce genre de biographie, je me dis que Cassandra Austen a eu bien raison de détruire nombre des papiers de sa soeur Jane, pour éviter ce genre de choses, probablement, et pour préserver quelque chose de précieux : l'intimité, l'histoire familiale privée.

Oh et puis flûte, j'enlève une étoile ! La seule chose que je vais conserver de ce livre, ce sont les illustrations à l'intérieur. Ensuite, il ira à la poubelle ! Pour papiers, bien entendu, je recycle. En plus, c'est une toute petite biographie, manifestement écrite pour ventiler ses sentiments. Bon, j'arrête de ventiler les miens, rideau.


1 comment:

  1. My French is still is the beginning stay but I can definitely tell you were not impressed! What a shame.

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